Débuter la photo en 2017
Au détour d’une page internet vous repérez une splendide photo, elle dégage un je ne sais quoi mais ce qui est sûr c’est qu’elle vous interpelle. Vous vous mettez ensuite à regarder d’autres photos, d’un autre style, d’une autre époque,… Et vous finissez par vous dire « ça me plairait vachement de pouvoir faire d’aussi belles photos ». Je crains de devoir vous annoncer une mauvaise nouvelle, vous venez d’attraper une photographite aigue.
« Docteur, c’est quoi une photographite aigue, est-ce que c’est grave ? »
Pour faire simple, c’est un mal qu’on attrape à force de regarder de belles photos. Un moment arrive où vous avez envie de passer de l’autre côté de l’écran, passer de spectateur à photographe. Ce n’est pas une maladie récente mais elle se propage beaucoup pour le moment, il faut donc y être attentif. Il y a en général deux issues possibles, soit il y a une rémission et dans ce cas-là vous apprenez à prendre de belles photos. Soit c’est la rechute et là, on peut passer par la selfite ou encore la filtrite instragamé, et là vous êtes mal en point.
Mais ne paniquez pas, si vous lisez ceci c’est qu’il n’est pas trop tard. Cela signifie aussi que vous vous prenez en main et que vous avez envie de progresser. C’est le premier signe de la guérison.
« Mais Docteur, est-ce que ce traitement coûte cher ? »
Ça peut dans certains cas mais il existe de très bons moyens pour s’en sortir à pas trop cher. Certains de mes patients se disent qu’en acheter le meilleur traitement, un gros réflex bien cher avec des objectifs qui coûtent le prix d’un rein, ils pourront guérir plus vite. Ce n’est pas entièrement faux mais en grande partie quand même. Je vous conseille donc de garder votre rein pour le moment (un collègue médecin m’a dit que ça peut être utile) et d’utiliser ce que vous avez déjà.
Voici une série de traitement, allant en général du plus accessible au plus onéreux. Je détaillerai par la suite chacun des traitements possibles.
- Le smartphone ou la tablette
- Le compact ou le bridge
- L’hybride
- Le reflex
1. Le smartphone ou la tablette
Tout d’abord le smartphone, petit accessoire que la plupart d’entre nous possédons, bien pratique pour rassurer notre femme/mari, copine/copain, mère/père en cas de sorties entre ami/amies. Ce petit accessoire possède la plupart du temps un appareil photo (attention à la selfite avec l’appareil photo sur la face avant de celui-ci).
La tablette se base sur le même principe mais en étant un peu plus grand, permettant donc une meilleure lisibilité de ce qu’on prend en photo mais à le désavantage d’être plus encombrant. Tout est donc une histoire de compromis (j’ai comme l’impression qu’une voix féminine m’a glissé cette phrase)
« Mais Docteur, est-ce un vrai traitement ? »
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il est possible de faire de très jolies photos avec son téléphone, le tout est de savoir comment. Certes, il y a moins de possibilité qu’avec un gros reflex mais vous aurez une base solide pour votre rémission car vous aurez pris le temps d’apprendre les bases. L’aspect le plus important de ce traitement est la composition, que faut-il prendre/mettre dans sa photo, quel angle de prise de vue, où se placer par rapport à la lumière,… Il n’est pas forcément nécessaire de modifier les réglages à ce stade-là, en général, le smartphone s’en sort très bien tout seul.
Par contre, pour ceux qui veulent aller un peu plus loin, il existe des applications spécialement dédiées à la photo et qui permettent d’affiner un peu plus ses réglages ou de retoucher légèrement sa photo. Pour ma part, j’utilise l’application Camera FV 5 sur Android et Muse Cam sur Apple pour la prise de vue et j’utilise ensuite Lightroom version mobile pour faire une légère retouche. L’outil est bien moins complet que sur ordinateur mais il permet d’avoir un premier contact avec le post-traitement pour les néophytes ou d’ajuster rapidement une photo si nécessaire pour les plus expérimentés.
2. Le compact ou le bridge
Le compact est le petit appareil tout plat qu’on glisse facilement dans une poche. Il existe en plusieurs gammes de produits, allant de l’entrée de gamme (50-100€) à l’expert (pouvant dépasser les 1000€) et en passant par le milieu de gamme (300-500€).
« Docteur, j’aime l’idée d’avoir un petit traitement facile à emmener partout, que dois-je choisir ? »
Si vous possédez déjà un smartphone avec un appareil photo correct dessus, je ne vous conseille pas de prendre un compact entrée de gamme. Il ne vous permettra pas de faire de plus jolies photos et ne sera pas plus réglable que votre smartphone avec l’application de base. Maintenant si vous en possédez un, autant l’utiliser.
Pour ce qui est du compact expert, je ne vous le conseille pas forcément. Il sera beaucoup plus compliqué à prendre en main et s’adresse à des patients qui sont en rémission depuis quelques temps déjà. Il permettra de contrôler parfaitement sa photo, d’avoir l’effet voulu mais faut-il encore savoir comment faire.
Je vous conseille davantage de prendre un modèle milieu de gamme. Il permettra de faire de plus belles photos qu’avec un smartphone. Il permet également de mieux contrôler sa photo mais tout en ayant un petit coup de main, ce qui évite la frustration de complètement loupé sa prise de vue. On y trouve plus facilement un œilleton, une griffe accessoire, un écran orientable,… C’est donc un bon produit de départ pour qui veut s’équiper léger et facile à transporter sans négliger la qualité.
« Et qu’en est-il du bridge Docteur ? »
Le Bridge est une sorte de gros compact se situant dans la gamme moyenne et experte. Il a l’avantage de posséder un zoom plus important, ce qui le rend plus polyvalent que le compact. Il a aussi une meilleure prise en main mais ceci au détriment de la compacité. La plupart du temps, l’autonomie est accrue également car il y a l’espace pour mettre une batterie plus importante. C’est une sorte de reflex mais sans zoom interchangeable, ce qui est très pratique d’utilisation mais c’est également son plus gros défaut car il ne permet aucune évolutivité.
3. L’hybride
L’hybride, appelé aussi Mirror Less chez nos voisins anglophones (ou tous ceux qui font semblant d’être calé en photo) est un type d’appareil plus récent car il nécessite une technologie assez pointue et n’en est encore qu’à ses débuts. Pour faire simple, c’est une sorte de gros compact sur lequel on vient mettre différents objectifs, comme un reflex, d’où le nom hybride.
« Ce nouveau traitement est aussi bon que les autres Docteur ? »
A mon avis, il représente le futur de la photo car il permet d’avoir des appareils plus compacts, moins lourd et tout aussi performant que les gros reflex de professionnels. Ce genre d’appareil est un peu plus dur à prendre en main au départ mais propose d’excellentes astuces pour permettre de s’améliorer. Le simple fait de faire ses réglages et de voir en temps réel les modifications que cela fait sur la prise de vue est un excellent moyen d’apprendre et ceci vient du fait que tout est électronique
« Mais si c’est si bon, pourquoi tout le monde n’en achète pas un ? »
Son problème vient justement du fait qu’il est nouveau, la plupart des gens ne connaissent pas encore ce traitement et s’ils en ont entendu parler, ils font davantage confiance à ce qu’ils connaissent mieux, c’est-à-dire le réflex.
De plus, l’hybride est un gros condensé de technologie mais le prix en est proportionnel. On démarre aux alentours de 500€ pour monter jusqu’à 4000€ voire plus pour certains modèles plein format. Un traitement à ce prix-là, ça calme les ardeurs, d’autant plus que la technologie évolue extrêmement vite sur ces modèles pour l’instant.
Un autre frein pour ce nouveau venu se situe aux niveaux des marques. Canon et Nikon, qui sont les deux leaders du marché, n’ont pas encore trop expérimenté ce nouveau traitement. Cela réduit la confiance de beaucoup de patients.
A contrario, d’autres marques comme Sony, Fuji ou Olympus, pour ne citer qu’eux, font du Mirror Less leur fer de lance et proposent d’excellentes alternatives aux classiques reflex.
4. Le reflex
Le reflex est le descendant direct de l’argentique (le machin avec une pellicule où il fallait aller dans un magasin spécial et attendre deux semaines pour voir ses photos). Pour vulgariser à nouveau, on a pris un argentique, on a enlevé la pellicule, rajouté un écran à la place et placé une carte mémoire. Tada, le reflex est là ! Vous vous en doutez, c’est un peu plus complexe que ça, mais bon, ce serait bête de perdre tout le monde sur la première consultation.
« Docteur, le reflex c’est bien le gros appareil que les professionnels utilisent non ? »
Oui et non. En effet la plupart des professionnels utilisent un gros reflex parce que ça permet d’obtenir une excellente qualité, de maîtriser complètement sa photo (et puis entre nous, ça fait quand même plus sérieux un gars qui prend des photos avec un appareil qui recouvre tout son visage et un objectif plus grand que son bras, que le coco à côté de lui avec son smartphone).
Mais heureusement la photo ne s’arrête pas seulement à l’apparence du matériel, mais à la façon dont on s’en sert. Et je suis persuadé qu’une personne ayant suivi son traitement fera de plus belles photos avec son téléphone plutôt que quelqu’un souffrant de filtrite instragramé avec un gros reflex.
« Donc si je comprends bien, ça ne sert à rien d’acheter un reflex quand on démarre le traitement ? »
À mon sens, il est plus judicieux d’apprendre avec ce que l’on possède déjà comme matériel avant de s’équiper d’un reflex. En ayant directement du matériel haut de gamme et très complexe, vous risquerez de vous sentir asphyxier car vous n’arriverez pas à faire de belles photos. Il y aura trop de paramètres à prendre en compte, trop de boutons à manipuler, et trop is te veel comme on dit. Et il est dommage d’acheter un appareil très cher pour simplement l’utiliser en mode automatique, même si ça fonctionne très bien
Par contre, l’avantage principal d’un appareil reflex est son évolutivité. En effet, on peut acheter des accessoires comme des nouveaux objectifs, des flashs,… qui permettront d’évoluer en fonction de sa rémission. De plus il y a des modes semi-automatiques qui permettent d’apprendre pas à pas.
Un autre avantage indéniable est le parc d’appareil disponible. Il existe une multitude de modèles, allant de tous les prix à toutes les tailles (de capteur hein, je vous vois venir). En faisant une bonne affaire, on peut se trouver un appareil pour 300 € et les modèles les plus chers montent jusqu’à 7000 €, ce qui laisse pas mal de marge entre ces deux extrêmes.
Voilà donc la fin de cette première consultation, et comme vous le savez sans doute, se rendre compte du problème est le premier pas vers la guérison. Alors à vos appareils photo, quels qu’ils soient et en route vers la cette année 2017.
Doc Phopho.
Par la suite, d’autres articles plus détaillés sur chaque type d’appareil viendront compléter cet article. Je reste à votre écoute pour toutes questions ou remarques sur celui-ci.
Et surtout, n'oubliez pas quel est votre objectif ;-)
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